Ma monomanie littéraire.
Septembre 2020, et déjà dans les starting blog pour la sortie du roman : "Illusions" du Maître.
Et pourtant, à mes débuts dans le milieu du livre, Maxime Chattam était vraiment l’auteur que je ne voulais pas lire : théorie du complot et stéréotypes sur le sujet : homme méchant en forme de vampire, et une mouvance dans des styles trop différents, une impression de passer du coq à l’âne sans ce fil d’Ariane qui fait de nous, aujourd’hui, des Chattamomaniques.
Les livres de Chattam n’étaient que des titres à commander car c’était ce que le lecteur voulait.
Avant d’écrire cette chronique, et dans l’attente de la sortie du dernier opus, je me suis pris trois semaines pour relire une majorité des livres que je n’avais pas aimé.
Et je confirme :’J’aime pas Chattam ». Je n’ai pu terminer que la « Théorie Gaia » pour son actualité, et son coté un peu visionnaire sur notre planète, la science.
« …a saccager la planète, à détruire ses défenses, à affaiblir ses ressources ? Fanny, soyons lucides, depuis la fin du vingtième siècle l’homme sait qu’il est en train de tout foute en l’air ! Qu’a-t-il fait ? Pour ne pas heurter l’économie pour ne pas déplaire aux lobbies qui financent les parties politiques, on a pris des mesures symboliques qui n’ont rien changé. Quand j’étais gamin, on m’a appris que je vivais en démocratie, et que l’homme était bon. Or je découvre que c’est la lobbycratie qui est au pouvoir et que l’homme est avide. » Théorie Gaia
Avec le « cinquième règne » parue en 2003, sous un autre pseudo, on sent la patte « Chattam » se mettre en place mais bon encore une fois, je n’ai pu le terminer. Dans une préface lors d’une ré edition sous le nom de Maxime Chattam, l’auteur explique son ressenti face à ce changement de ligne d’écriture pour ce roman. Un peu trop à la Stephen King, un rappel pour moi à « Stand by me » mais le maitre doit forcement avoir un maitre ?
Avec le diptyque du temps :" Leviatemps" et "Requiem pour des abysses", c’est dans le livre que l’on passe du roman policier au roman fantastique sans uniformalité mais c’est aussi dans cette série que l’on sent que sont posées les pierres de fondation de la Chattam’s univers. Les codes sont là, un univers littéraire est en création.
Je passe sur la série Malronce, classé en Jeunesse à sa sortie pour finir en science-fiction, j’ai décroché dès les premiers chapitres. Toujours cette sensation qu’il y a autre chose sous l’écriture et autre chose qui ne demande qu’à exploser, s’exprimer.
Et cette chose explose avec « Signal ».
L’univers Chattam est là, Manhingan Falls est sorti des mots, a trouvé son chemin et possède sa carte. La question est comment je me retrouve avec : »Le signal » en main alors que cet auteur n’avait pas mes faveurs.
Je me retrouve à attendre que toute ma maisonnée dorme pour me relever la nuit et lire ce livre, une claque dans la gue…tant l’histoire est aussi bonne que l’écriture. Une maison, une famille, une sorcière, une ambiance.
Chez moi, la façon de composer une phrase est comme un bon bonbon ou un dégueu.bonbon : érection ou pas érection…
Ce n’est plus la même écriture et ce n’est plus la même lectrice. D’autres m’ont montré le chemin : Lebel, Norek, Mo Malo, Thilliez, Tackian…Ce n’est pas qu’un livre non plus, c’est une porte comme devrait l’être chaque livre sur un univers : son univers. Il y aura un paragraphe à écrire sur la mise en valeur de la lecture mais là, n’est pas le propos.
Bien sûr, dans mon cas, les réseaux sociaux y sont pour quelque chose : découvrir l’univers de cet auteur c’était déjà un piège pour aller vers les livres.
D’ailleurs j’insère ici un vieux lien vers un vieux blog abandonné de l’auteur
Si : « Le signal » est une claque, insecte/La secte m’achève. Innovateur dans le style, dans le sujet abordé, et terriblement saucissonné, fluide dans la lecture même dans les côtés techniques.
Finalement Maxime Chattam n’est rien d’autre qu’un magicien, il a cherché, s’est perdu, à tester afin de devenir un maitre des mots. Il a trouvé sa formule pour les associer et en faire mettre ce pouvoir qui reste le plus important à mes yeux : faire lire.
Il a trouvé à travers l’écriture un pouvoir oublié, enfoui : celui de nous faire réfléchir car on ne sort jamais indemne d’un livre de M. Chattam.
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