A écouter pendant la lecture et j'y tiens !
" Il tua son petit frère. Il n'avait jamais vu la mer" Berurier noir.
Après Preston & Child, c'est au tour de Donato Carrisi de sortir de sa zone de confort et ça fait du bien !!
Je vais tenter de suivre le fil de mes pensées dérangées, pour mon lien entre le dernier Preston & Child et ce Donato Carrisi mais soyons honnête que ce soit le Chuchoteur ou l'inspecteur Pendergast, on tournait un peu en rond et il semblait bien que même les auteurs ne savaient plus comment aller dans le mur.
Concernant :"la maison des voix" , la bonne surprise me laisse sans voix. Et c'est pour ça que cette chronique sera un bordel non organisé. Je n'ai vraiment plus envie de faire des exercices de style.
Un autre truc qui me semble intéressant dans les têtes d'affiches d'auteurs policiers, ces derniers temps : le meurtre n'a plus aucun intérêt : "Policier psychologique" que disent les belles filles aux longues jambes et mugs trop fun sur Instagram.
Plus de tripes à l'air, plus d'hémoglobine par seau de dix litres, plus de corps démembrés mais une interrogation sur la psychologie du meurtre et un interrogation sur la réalité des notions qui nous sont acquises. Cette chronique n'a ni queue ni tête mais n'est-ce pas ce que demande l'auteur ? Définir ce qui peut se définir et prendre pour acquis?
Niko Tackian joue, depuis un bail ,sur ce registre qu'il maitrise : Tomar préfère se tenir à coté d'un meurtrier ou tuer. Mais pour Hannah Hall. sa vérité n'est pas la vérité.
Avec :"la maison des voix", Donato sort de sa zone de confort, de son écriture et nous raconte une histoire. Ce n'est pas un risque que prend l'auteur, c'est un saut dans le vide. Une histoire de famille qui fuit, et se construit sur les ruines d'autres foyers : une ferme, une église...
Suivi par un psychologue pour enfant, spécialiste de l'hypnose, Hannah Hall est une adulte.
qui cherche dans l'enfance une réponse au meurtre de son frère : elle l'a tué.
Hanna Hall a de merveilleux souvenirs de ses parents, de leurs amours, de leurs vies de fuite à travers l'Italie. Avant son adoption.
Elle n'a jamais été adoptée. Son histoire, racontée sous hypnose, ne peut pourtant être remise en question : son petit frère mort dans une caisse que les parents déterrent au fur et à mesure de leurs errances.
C'est finalement Pietro, son psychologue qu'Hannah entraine sur le chemin de cette narration. Des graines de doute qui s'insinuent dans la narration et la transforme au fur et à mesure des séances et des interrogations qui en naissent. Les éléments de l'intrigue viennent des souvenirs d'Hannah et de sa volonté d'impliquer son passé dans son présent, quitte à manipuler Pietro.
En égrenant les petits cailloux de ses souvenirs perdus, Hannah Hall remet en question les définitions acquises du psychologue. Chaque caillou posé, se reflète dans la réalité : un ruban rouge, une dame en violet, des enfants perdus. L'intrigue laisse rapidement place à une narration, à une histoire qui m'a vraiment fait penser "au bal des folles" de Victoria Mas et à "Né d'aucunes femmes" de Franck Bouysse.
Franck, I love you !
Il y a comme une mouvance dans le roman policier, quelque chose évolue d'une façon collective. Que ce soit :"Tombes oubliées", "La maison des voix", j'ai dû mal à les classer en roman policier .Je me suis rappelée de l'introduction du "Dictionnaire de la folie" : qu'est ce que Etre "Norma"?
Toujours dans ce dictionnaire de la folie, etre "norma" (Norma étant une équerre grecque) c'est ne pencher ni à droite, ni à gauche : ne pas croire aux sorcières, au pouvoir des plantes. Etre normal c'est suivre la norme.
Donato Carrisi s'aventure pour notre bonheur dans une écriture nouvelle, intime et nous demande de définir la famille, de réfléchir aux moments merveilleux de l'enfance, à la construction de l'adulte, à ces instants précieux ou le "Je" se construit.
"Salut à toi!" ou "Vivre libre ou mourir".
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