Un de mes lecteurs m'a donné ce livre de chez Actes Sud, éditeur qui n'est pas ma tasse de thé. Et comme, encore une fois, je me suis retrouvée seule derrière ma banque d'accueil, j'ai attaqué sa lecture
Et j'ai lamentablement plongé dans ce gouffre réunissant tout ce que je n'aime pas : du sang, du viol , des flics lassés et lassants. Une série de meurtre horrible reprenant exactement le même mode opératoire qu'Edward Hinde, un tueur en série, condamné à la prison à vie. Rien que ça, c'est du déjà vu et ça ne donne pas envie.
Mais ce que j'en pense vraiment ?
Addictif, corrosif, un polar bien noir de 800 pages : une tuerie dans la plus grande tradition du "noir, c'est noir".
Chaque personnage est travaillé sur la lame du rasoir, une narration froide, presque chirurgicale de chacun, pas de cadeau : le profiler Sebastian ; une ordure finie, accro au sexe, Torkel, le chef, toujours sur la brèche et son équipe : Vanja, Billy, et c'est la première fois dans un polar suédois que je ne m'embrouille pas dans les prénoms. Tout simplement, car chaque personnage a son histoire, certes décrite dans de biens longs chapitres. Mais c'est comme pour :"les Misérables", où tu sens que l'auteur pose les conditions de ta lecture, où tu passes à autre chose.
Au fur et à mesure des chapitres, se met en place une intrigue plutôt, complétement addictif et même si l'histoire n'est pas nouvelle : ça tient grave la route. Je n'ai pas trouvé, contrairement aux critiques, que Sébastian prenant plus de place que les autres : il est juste imbu, gros con, égoïste, désagréable donc forcément, on peut y prêter plus d'attention. Et puis, contrairement aux autres, il ne fait pas partie de "l'équipe".
On retrouve les théories du chuchoteur, et la manipulation mentale possible : celui qui tue n'est pas forcément le meurtrier : si mais non.
Pas de temps mort, outre celui présent depuis que j'ai posé ce livre.
C'est bon très bon.