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Ada Charlie

Pierre Lemaitre



Une autre de mes monomanies littéraires : Pierre Lemaitre.


Un maitre. Si, Pierre Lemaitre est, surtout, connu du grand public pour son prix Gongourt : premier tome d'une trilogie génialissime, adapté au cinéma, en bande-dessinée, Pierre Lemaitre reste surtout une plume, un littéraire, avec un quelque chose de Balzac.


"J'essaye d'écrire comme si je racontais l'histoire à haute voix : ça fait partie de ma méthode stylistique."


L'écriture de Pierre Lemaître, c'est comme Paris-Brest sur une assiette en porcelaine, un éclair au chocolat mangé à l'Angélina, un chocolat à la ferme au chocolat de ma Seine et Marne


"Le rythme parlé fait partie de mon projet. J'ai l'impression d'être plutôt un conteur"




 

Un maître mot ?

...............................................Retourner la situation

 


Il semble difficile d'évoquer toute la riche et très perturbante bibliographie de l'auteur.



Alex fait partie de la série Verhoeven, Camille de son prénom. L'art subtil de nous balader, comme une boule de billard. Alex a été séquestré dans une toute petite cage, : elle ne pouvait tenir ni debout, ni assise. Mais quand, la police arrive, Alex est parti.


Alex ne pardonne pas, n'oublie pas.


C'est toute son histoire, sa vie que le policier Camille Veerhoeven va remonter. Et de la tueuse cruelle qui détruit des vies de famille, qui n'a aucune limite dans la traque de ses proies, Camille va découvrir autre chose. Rien n'est jamais ni blanc, ni noir et encore moins gris.


Brillant.



Je disais quoi ?

...............................Retourner la situation.


Harcèlement . Meurtre . Suicide . Maladie


"La robe de mariée" est hitchcokien (c'est ma page, j'invente des mots si je veux). Un véritable méandre : Sophie sombre lentement dans la démence, elle ne sait plus si elle est responsable de la mort des siens. Les morts s'enchainent sans aucun souvenir mais aucun doute non plus sur sa responsabilité. Alors Sophie disparait de sa vie, refait sa vie, se remarie.


Mais rien ne s'arrête.


Une fable cruelle sur la manipulation mentale et le pouvoir qui n'est pas sans rappeler le livre de Nicko Tackian : " Toxique". Et une morale commune : attention à la façon dont vous faites grandir vos enfants.


La stratégie de narration de l'auteur nous emmène dans une direction, nous occultant les bords du chemin afin de nous dévoiler à grand coup de "Tam Tam" un revirement de situation.





" Trois jours et une vie", encore un coup de maitre : Mettre en place une histoire, la construire, la consolider et la détruire.


L'insolite : dès les premières pages, on connait l'assassin, c'est sa vie dont on va suivre la construction. Une jolie vie, sans doute et sans regret autre que la peur de subir les conséquences de ses actes.


C'est aussi la lourdeur de ces villes de campagne où tout se sait, se dit et se tait. Ces villes dont chacun veut s'échapper mais dont la noirceur est une lourdeur sur les épaules des habitants.


Trois saisons dans la vie d'un homme, trois temps pour pouvoir regretter. Celui de l'enfance, celui où il s'échappe et celui qui le rend prisonnier d'un temps et de ce village.



Il me semble impossible d'écrire sur : "Au revoir la-haut". Alors que le deuxième tome de la série : "Les enfants du désastre" est moins bon, presque caricaturale d'une époque. Et pourtant, c'est un roman visuel. Nous sommes au bord du livre et nous tombons.


"La conversation suivait un parcours immuable. La politique d'abord, puis l'économie, l'industrie, on terminait toujours par les femmes. Le facteur commun à tous ces sujets était l'argent. La politique disait s'il serait possible d'en gagner, l'économie, combien on pourrait en gagner, l'industrie, de quelle manière on pourrait le faire..."


1927, on retrouve Madeleine à la tête de l'empire de son père, et son fils Paul dans un monde dont les règles changent : l'incendie d'un monde ancien, de ses familles d'argent qui ne savent même plus diriger ces fortunes que d'autres prennent en main. Madeleine perd tout et n'aura qu'à reconstruire son monde et sa vengeance.


Il y a dans l'écriture, une désuétude un tantinet surannée, absolument jouissif qui me rappelle les livres de mon grand-père : un p'tit truc de Balzac, plus Dumas. Un art de la narration, sans temps mort ni dans les descriptions balzaciennes, ni dans les histoires dumassiennes.

Comme dit précédemment, je m'octroie le droit de revoir l'orthographe.


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