Voilà un éditeur que je commence à sincèrement apprécier, pour ses prises de risque : "le bruit des pages", " la vie rêvée des chaussettes orphelines", "Dora Maar et le minotaure", des lectures que je vais me permettre de qualifier de féminine mais "hautement féminine".
Il me semble que c'est d'abord l'histoire de ces rencontres éphémères, ces rencontres d'un instant, qui nous touchent et nous transforment parfois, avant que chacun reprenne son chemin.
Prologue soit première page du roman :
"Elle peignait, j'écrivais"
"La fresque achevée, ...elle a soupiré : "Je ne sais pas pourquoi je vous ai dit tout ça". Moi, je savais. Les histoires ne m'arrivent jamais par hasard. Je devais l'écrire"
Est-ce qu'une fresque de peinture dans un appartement bourgeois parisien peut réveiller celui-qui-dort ?
Lecture obligatoire, soit lecture de travail,
Susie a perdu sa soeur dans les attentats du Bataclan, elle ne vit que, dans ce passé, où vit sa soeur.
Et le souvenir de la mort rencontrée.
1er sujet : les attentats du Bataclan et le choc post traumatique.
Alors elle peint des fresques dans des appartements.
2ème sujet : la peinture, ses peintres et ses techniques. Et là, parfois, les descriptions, les cours techniques, c'est boring ! Autant je trouvais cela difficile de pouvoir introduire les attentats du Bataclan dans un roman avant de comprendre la continuité d'une histoire, de notre histoire commune, autant l'histoire de la peinture : ça pourrit un peu le roman.
Justement les évènements du Bataclan ne sont abordés qu'en filigramme, tout en respect et en "Souviens-toi, l'horloge..". Susie accepte de peintre une fresque dans un appartement bourgeois parisien et comprend rapidement que l'adolescent pour qui elle peint,vit reclus dans sa chambre depuis treize mois. Il n'en sort jamais
2ème sujet : Hikikomori.
Susie devient rapidement obsédée par cet adolescent, Niels qui, comme elle, s'est enfermé pour se protéger du monde extérieur. Elle ne porte aucun jugement, elle veut lui montrer dehors. A force de persévérance de sa part à elle, et de curiosité à lui, d'échanges d'écrit sous la porte de la chambre : une première rencontre difficile qui ouvrira le monde à Niel.
Ce que les psy.(logues/chiatres) n'ont pas réussi à faire : elle y arrive avec des mots sous la porte, un repas qu'elle a même pas préparé, et un oranger. Là, j'ai un peu lâché prise puisque déjà je faisais la planche sur les vagues que Susie avait peintes.
L'histoire d'une rencontre de deux êtres, qui nagent à contre courant, qui ne veulent pas, ne peuvent pas suivre un schéma d'une société où ils ne trouvent pas leurs places. Si je continue à écrire, je fais juste faire une narration de l'histoire et ça n'a aucun intérêt.
L'écriture est poétique comme un roman de Cécile Coulon, le talent en plus.
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