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  • Ada Charlie

"la cérémonie de la cerise à l'eau de vie" Virginie Goupil

Il y a cette dame dynamique, dont émane une sorte de joie, qui presque timidement me donne le petit livre qu'elle a écrit :"la cérémonie de la cerise à l'eau de vie". On m'en donne tellement des livres qu'on a écrit, comme ça dans son coin, je l'accepte avec politesse.


Sauf que, quand même; c'est sympa le titre : "la cérémonie de la cerise à l'eau de vie", j'ai comme le goût de cet alcool sur la langue et les papilles de la vie qui s'activent.




Chapitre Un."A monsieur Garnier, mon instituteur de CM2"

Trop tard, j'suis happée, au bord du gouffre de la page et je vais plonger...


Préface :

"Ce livre n'est pas une oeuvre de fiction" Et pourtant, je décide de la classer en fiction parce que ce livre doit être lu, doit vivre, doit faire battre des coeurs. Et ce n'est pas avec une cote 300 et des bananes, et l'étiquette "Sciences Sociales" qu'il peut avoir une chance de survie.


La narration est dense, ça bouge, c'est rythmé, et même dans la douleur, la souffrance, l'autodérision explose dans un rire, un véritable pied de nez. Un humour de malade (ouais, et là, en fait, je viens de faire un jeu de mot pourri mais faut avoir lu le livre) car la maladie, la façon d'appréhender la maladie, de la subir, de lui faire subir, de l'ignorer, de la regarder en face, et les autres : médecins, proches, soeurs, copines, infirmiers sont un tout petit peu, très présent.


Ce livre lui ressemble, pétillant, sautillant (c'est ma chronique, j'écris comme je veux), décapant surtout : cette manière décalée d'aborder la douleur, la douceur, l'instant, les obstacles, comme un grand éclat de rire face à la vie.


J'ai eu, sans cesse, envie de lire à haute voix car les mots claquent, ça vrille, ça fonce.

"C'est de la bombe, baby?"


"Ma mère, cette héroine" : des petits chapitres comme des encarts poétiques, des fenêtres sur le bleu. Mais quelle écriture, c'est jouissif, intensif pour une fille qui est allergique au chat mais va les ramasser au milieu de nul part.


Chapitre deux. "Pas manger, pas bobo"


Cette phrase m'a tuée : atteinte d'une hernie hiattale, c'est une phrase qui est devenue mon leitmotiv, si je mange pas, j'ai pas mal. Alors la lire dans ce livre...


Et les barres de rire, à en pleurer de rire. Notamment avec un abandon de bébé dans une charcuterie.


Alors si, on abordait les sujets les plus difficiles, à travers une balade linguistique légère, imaginée et qu'on se laissait entrainer par les mots ?


C'est la relation au quotidien qui est narrée : la mère, l'enfance (les chats ou le Chat), la maladie et son lot d'examens chiants, et le travail. C'est le quotidien de pas mal d'entre nous Dont Virginie, sans non plus dédramatisé, fait une promenade le long de ses pensées.


Chapitre trois. Le travail.


"Moyen-âge", Virginie revient sur le travail, sa définition, son esclavagisme institutionnel. Mais pourquoi travaillons-nous ? Et aborde la difficulté, tout comme en maladie, de se détacher d'une oppression. Le travail ne répond plus à la vie d'aujourd'hui, inadapté à l'humain et peut-être un grand mot de notre société : vivre pour travailler ( et les Shadoks pompaient....).


C'est exactement ça : une interrogation sur la valorisation des compétences et de l'investissement.


Chapitre quatre. "Un citron nouveau né"


J'aime toutes les images dont elle affuble sa narration, qui détramatisent une situation. Bref, elle quitte son job. Et sa vie s'éclaire d'un "jus" nouveau : c'est définitif, j'suis fan. Elle va regarder la jolie route goudronnée sur laquelle elle marche depuis un bail et décider que le chemin, là, juste dans le sous-bois, il est pas mal...



 


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