"L'homme est un pou pour la terre" Jean Cocteau
Pourtant habituée aux livres de Jean-Marc Dhaniaut, je ne pouvais pas m'attendre à une telle claque.
Une véritable évolution, progression dans l'écriture : fluide, posée comme un conteur qui assis, nous inviterait à l'écoute. Et un véritable talent pour nous entrainait dans un roman haletant, prenant et addictif. Une impossibilité de lâcher ce livre avant de l'avoir terminé.
Est-ce d'ailleurs un roman ou un avertissement ? Comme une mise en garde, sur ces erreurs que nous occultons, recommençons : je n'ai pas envie d'employer "fable écologique" comme j'ai pu le lire. Car Jean-Marc Dhaniaut n'oublie pas ses habitudes d'écriture : nous faire peur. Cette fois pourtant, pas de spectres, ni de fantômes : juste le reflet de nos actes et c'est terrifiant.
Dans une canicule terrible, Théo bricole un objectif pour son appareil photo dont les photos lui montrent le monde avec 21 jours d'avance : les avions qui s'écrasent aux sols, les maisons en ruine. Le jeune homme sait que la civilisation va s'effondrer mais il ignore avec quelle violence : Théo alerte, s'insurge ayant pour seule réponse le silence de ses proches.
Si la canicule n'est finalement semblable qu'à toutes ces canicules auxquelles nous nous sommes habitués, elle est l'amorce des conséquences de nos actes.
21 jours plus tard, le monde s'écroule brusquement. Le soleil a soufflé sur le château de cartes que nous sommes. Plus de courant électrique donc plus de voitures, plus de batteries, téléphones, opérations, télévisions...C'est toute une civilisation qui s'effondre brutalement. Mais Théo n'a pas le temps de réagir. Les événements s'enchainent, jusqu'à la rencontre avec Drazic, un survivaliste.
Ce qui est intéressant avec Jean-Marc Dhaniaut reste qu'il peut vous embarquer dans des chapitres assez scientifiques qui n'ont seulement ne sont pas gênants (d'habitude j'avoue que les descriptions du Franck Thilliez dans ses romans, je saute un peu les lignes) mais sont complétement cohérents avec la narration, et s'imbriquent parfaitement dans l'histoire.
J'ai pensé à ce poème de Baudelaire : "Souviens-toi" car l'auteur souligne la façon dont nos habitudes technologiques nous ont éloignés d'une réalité quotidienne, des acquis du passé tel que planter une graine. On peut ici se rappeler du roman de Laura Kasische : "un monde parfait" où la narratrice qui ne coupe plus sa haie de verdure (fin du monde oblige) découvre que celle-ci fleurit en des fleurs magnifiques.
Et si finalement la fin du monde ne pouvait être que le début d'un autre. Je pense que l'auteur mais c'est mon ressenti a pris conscience que les choses doivent changer mais changer autrement que les schémas acquis : politiques, administratives et je me permets "gretathunger.tratrive".
Et si finalement, cet appareil photo n'était en réalité ce livre ?
Je suis très heureuse de suivre cet auteur, depuis ces débuts car découvrir l'évolution d'une écriture, la naissance et progression d'un véritable style me fait dire que cet auteur qui est deja une véritable révélation, fera parler de lui.
Comments