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Ada Charlie

"Notes sur le chagrin" d'Adichie chimamanda Ngozi chez Gallimard.




Comment dire Adieu ?

Suite au décès brutal de son père, Adichie Chimamanda Ngozi couche sur le papier, ses pensées et souvenirs, sa douleur qui se transformeront en court chapitre de ce petit livre si intime et si précieux.

« J’écris sur mon père au passé et je n’arrive pas à croire que j’écris sur mon père au passé ».


Une dissection du chagrin qui empêche de respirer, qui fait mal et rend difficile un regard sur demain : « Je ne savais pas qu’on pleurait avec les muscles » ,qui permet enfin de rendre les larmes humaines et non plus, comme j’ai pu l’entendre récemment : « si tu as envie de pleurer, respires et contrôle ta respiration » alors que l’ami Jean-Marc dhaniaut écrit que les larmes viennent du cœur.²


Un texte sur le chagrin, sur la narration d’une vie pour pouvoir dire au revoir avec les mots.


« La forme de la famille est changée pour toujours »


Le chagrin qui éclaire et met en valeur une vie construite par des parents qui ont su faire entrer leurs enfants dans ce siècle tout en gardant leurs identités africaines : le Nigéria et son histoire, qui a travers les générations, et une volonté de garder ses coutumes, nous donne ici un aperçu d’une richesse affective et intellectuelle et d’une volonté de transmettre l’identité Igbo que l’on retrouve souvent dans les romans de l’auteur. Et c’est aussi la peur de perdre cette identité, les souvenirs non écrits que l’on trouve à travers le deuil.


Malheureusement nous ne pouvons pas oublié aussi le contexte de ce corona qui est en fond de toile de ce roman et qui fixe l’action dans le temps mais je n’ai pas envie de m’y attarder.


Une phrase :

« Le virus avait rapproché la possibilité de la mort, rappelé sa banalité …la mort pouvait vous tomber dessus à n’importe quel moment… »


Des souvenirs qui nous font découvrir un homme de grande valeur : que ce soient ses livres brûlés durant la guerre de Biofra et remplacés ses collègues universitaires, sa fierté du parcours professionnel de sa femme et de ses enfants mettant en valeur une volonté presque matriarcale de la famille. Je ne souhaite pas employer le mot : « féministe » qui ne veut plus rien dire, vu la sauce dans laquelle ce mot est noyé.

Justement abordant les mots : les mots si importants pour moi qui ne les maitrise pas assez pour pouvoir les écrire.

Omekannia/ Oyilimnia : la fille de son père.

Ogbata Ogu Ebie : celle dont l’arrivé met fin à la bataille


Et le plus beau : Nwoke Neli : celle qui équivaut à de nombreux hommes.

Finalement il s’agit d’un livre sur la chance d’avoir été aimé et d’avoir aimé.




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