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  • Ada Charlie

PEF où l'histoire de mots tordus...






"Il est l'un de ceux qui ont le mieux compris que la bataille contre l'illettrisme était à mener par des actions parallèles à l'enseignement". Babelio


Voilà le résumé en une ligne de ce que je voulais écrire en un post : les romans Jeunesse de Pef sont une réponse, non seulement à l' illettrisme mais aussi, et cela n'engage que moi, à la dyslexcie et autres bêtes à .Xcie.


Je les avais oublié depuis longtemps la princesse Dezécole, le fantôme du Chapeau et le Prince. Et voilà, qu'une bibliothèque les abandonne dans un carton, direction le pilon.


"C'est pas sorcière" : un tel coup au coeur que je me sens presque incapable d'en parler. Ce livre est une ode, une onde de frisson. Paru en 1988, il n'était pas encore vraiment question de "genre" et pourtant il s'agit du sujet principal de ce roman. Une sorcière qui est un garçon mais pour toute sa communauté de sorcières, il s'agit juste d'une sorcière. On s'en fout du reste, et cette communauté met tout en oeuvre pour défendre l'une des leurs.


C'est une histoire mais c'est Juste, sans aucun jugement ou même moral, ou autre conclusion moraliste.


Ce titre : "C'est pas sorcière" reste un jeu de mots, absolument génialisisme sur le genre des mots, eux-même. Et le nom de cette sorcière sorcier : Ygrèquezède est une amorce des changements sociétaux que nous vivons aujourd'hui : tu es qui tu veux être.




"Le livre de nattes" est un livre que ma petite fille va s'en cesse rechercher sur son étagère, le livre est usé, il s'agit d'un livre sauvé d'une horrible bibliothécaire qui était bien décidé à le torturer, lui arracher ses pages et laisser s'envoler des mots et des mots d'un drôle si censé. C'est farfelu, déjanté.


Les tables de multiplication sont ...chiantes ? PEF nous amuse, et encore une fois, offre une sorte de mnémotechnique mais je n'ai pas envie de donner à cette trop belle histoire, un coté éducation.




La conclusion de ce livre est une véritable pirouette de la langue française, et lorsque j'évoquais la dyslexcie, c'est le cerveau qui prend le relais pour cette Fable de multiplication absolument F.A.B.U.L.E.U.S.E !!


"Six fois six : trente-six !"


Comment trouver du plaisir en disant cela ?


Les fables de multiplication sont le meilleur remède contre cet ennui qui gagne les élèves.


"Six fois six : tente cerises !" c'est déjà plus gai."



Voici un extrait court qui définit de suite, amorce, un monde "déjà plus gai". Une mise au point ludique, un brin moqueur sur l'enseignement d'hier, encore plus austère aujourd'hui.


L'illustration des Fables de multiplication mérite un affichage grand format, tellement c'est bon.




Une petite conclusion personnelle sur l'importance des livres de PEF dans la bibliothèque des moufflets. Surtout lorsqu'on regarde les parutions récentes en littérature jeunesse qui n'ont plus rien de drôle mais ont franchement un rôle scolaire, du type : "Je suis en CP". Pef nous apprend à jouer des mots, avec les mots et, à mon sens, c'est cela qu'il manque aujourd'hui dans la littérature jeunesse. La réponse, pour moi, à la dyslexcie est la lecture : ce type de lecture où, entre deux rires francs, le cerveau doit jouer aussi.


Là où hier, le rêveur nous racontait l'histoire d'un Prince aux mots tordus, nous nous retrouvons aujourd'hui avec une volonté commerciale.



"Chaque matin du 36 du mois, c'est-à-dire tous les deux ou trois jours de son propre calendrier, Pef court sur les chemins de sa campagne, discute avec les alouettes, les crottes de lapin et les fossiles des Yvelines. Ses meilleurs amis sont le vent, les nuages et trois petites étoiles qu'il est le seul à connaître" Extrait de Babelio

https://www.babelio.com/auteur/-Pef/9250

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