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Ada Charlie

"Petit traité du jardin Punk" d'Eric Lenoir

Dernière mise à jour : 5 nov. 2020

Apprendre à désapprendre


Il ne s'agit pas ici, d'un énième manuel sur la permaculture mais d'un véritable essai sur un "autre jardin". Il n'est pas question ici de vous dire comment faire un jardin mais plutôt comment ne pas en faire. Le principe est simple : il faut s'émanciper des règles du jardin.


Rien de nouveau : une énumération de choses oubliées depuis que le jardin est vivrier, et que nous avons tout simplement oublié.


Le contexte est simple : les plantes n'ont jamais eu besoin de nous, pour pousser.




Un vent de révolte au jardin


Il faut tout oublier. Aujourd'hui, nous avons le droit aujourd'hui de faire des erreurs, de faire des expériences : tondre, ne pas avoir envie de tondre. Laisser pousser les rosiers par flemme de les tailler, planter une fleur mais si beau-papa vous explique que vu l'exposition du jardin X Pie au carré.


Il y a une nécessité presque vitale, animale de revenir à la nature (un concept bobo qui n'a aucune réalité mais bon) mais nous ne devons pas oublier que nous nous sommes éloignés de cette réalité et que la nature peut-être dangereuse si on cherche à la dompter. L'auteur parle beaucoup des vipères qui s'installent dans ces jardins sauvages, qui sont leurs habitacles naturelles. Je préfère évoquer les orvets qui retourne la terre des fumiers (ou composteur). Il y a une envie de sauvagerie dans l'air, un besoin nécessaire de retrouver la nature en bas des barres d'immeubles : un mouvement culturel qui devrait, pourrait prendre forme si nous nous affranchissons des concepts, définitions, apprentissage...Dominique Perrault, architecte de la BNF, nous ouvrait sur ce concept quand la lourdeur administrative clôturait le concept : un jardin ... des arbres ??? clôturons !


Les herbes folles poussent sur les trottoirs, laissons les pousser : elles pourront devenir Tournesol, Marguerite...Je pourrais vous parler de mes pied de tomates qui ont poussé entre les dalles d'une allée. Alors, les arracher pour garder la "droititude" de l'allée ou bien attendre des tomates ? J'ai attendu et savouré les tomates.


L'auteur nous cite l'exemple des trottoirs de Chedigny dont vous trouverez un lien en bas de page


Il faut s'affranchir des formes carrés, rondes, rectangulaires et inventer.

Ou bien non, justement ne rien inventer, ne rien faire. Chut !! ne pas penser, peut-être imaginer, un peu, à peine.


C'est sur la définition même de jardin qu'Eric Lenoir revient : tantôt nourricier, tantôt décoratif, comment définir le jardin aujourd'hui et finalement doit-on le définir ?


Collectif, communautaire, personnel : ne devrait-on pas décider (de ne pas décider) de ne plus le maitriser ? Afin de le laisser nous surprendre ?


L'idée de l'auteur rejoint les courants actuels : une fleur sauvage est une belle fleur. Les bas cotés des chemins sont remplis d'une multitude de plantes qui ne sont que le plus beau jardin du monde.


Quelle magnifique poème urbain, végétale : végétalement urbain que Liz Christie nous propose des les années 70 : les bombes à graines ! Enfermer les graines dans un compost, et le balancer dans les terrains vagues.





Il convient alors de reconsidérer le désordre comme une autre forme d'ordre ? Ou tout simplement arrêter avec cette idée d'ordre et d"organisation.


"On n'arrête pas les graines portées par le vent"



Un exemple typique de jardin punk ? Les espaces urbains de Prypiat, autour de Tchernobyl. Trente ans pour que les espèces s'approprient un espace qui n'était qu'urbanisation.







Pour en savoir un peu plus :



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