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Ada Charlie

Transperceneige

de Jean-Marc Rochette, Jacques Lob, Matz et Legrand





« Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé d'un bout à l'autre de la planète roule un train qui jamais ne s'arrête. C'est le Transperceneige aux mille et un wagons. »


Commençons par la compilation (ou intégrale) des trois tomes originaux : "Transperceneige" paru en 1984; "Arpenteur" paru en 1999; et "La traversée" paru en 2000. Après le décès de Jean-Marc Rochette, le création du Transperceneige, Benjamin Legrand reprend le flambeau pour 'l'Arpenteur" et "La traversée".


Il n'y a pas de doute que Casterman décide de faire paraitre l'intégrale au moment de la sortie sur Netflix, de la série :"Snowpiercer" qui ne fait que reprendre une très vague trame de la B.D mais vague la trame, mais vague.


Un train "Sainte Loco" parcourt la terre, dans le mouvement perpétuel de son moteur : elle ne doit pas ralentir, ni s'arrêter. Elle traverse les paysages gelées, les terres recouvertes de neige. Mille et un wagons, dans lesquels s'entasse ce qu'il reste de l'humanité : les derniers survivants de la race humaine. Une race humaine sans autre but que de savoir que le train ne s'arrête pas.


Une hiver éternel où même les souvenirs de la terre sont lointains. Comme ci, il était souhaitable de les oublier. Pourtant rien ne manque dans les wagons de devant : le champagne, les fruits, les légumes. Alors que les wagons de l'arrière ne sont que des wagons à bestiaux, ce qui n'est pas sans rappeler un autre épisode de notre histoire.


A la pression religieuse de "la Sainte Loco", la pression sociale de mécanismes présents depuis la nuit des temps : les riches et les pauvres, s'opposent les fous, les indésirables des derniers wagons : ceux qui sont montés dans le train par la force et sans billet.


Tiens d'office, mentalement, j'ai employée :"Elle". Car finalement, elle ne décide de rien, les pressions politiques enchainent les coups d'état : on tue au nom de la "Sainte Loco", on nourrit ceux que l'on veut voir vivre et on affame ceux qui se révolteront.


En cherchant les différentes critiques et informations sur la Sainte Loco, je suis tombée sur cette phrase de Yaneck Chaneyne :


"Ce qui était de la Science-fiction est devenu notre réalité"


C'est avec cette phrase que nous pouvons introduire les trois derniers/premiers tomes du presquel (presque convaincant) : "extinctions". Une fable écologique pour moi, qui m'a beaucoup moins attirée que l'intégrale :"Transperceneige". La trame de la Sainte Loco. reste comme une musique de fond, pour une mise en valeur d'une fable écologique que nous connaissons tous par coeur :


PUTAIN !!! ON A BOUSSILLE LA PLANETE !!!! (non mais sans dec. j'achète bio des patates qui viennent du bout du monde !



Le presquel perd le coté futuriste de l'originale, trop ancré dans notre temps et notre réalité. En gros, dans les années 80, on pouvait encore espérer. En 2020, nous savons bien que c'est foutu.


«La terre est ravagée par un mal qui semble incurable: l'humanité.»




Matz reprend l'illustration en marquant son style, moins futuriste, glaçant .La survie de la Terre dépend elle de l'extinction de l'Homme ? Il ne s'agit plus d'une série d'anticipation mais de notre cauchemar quotidien : Nutella meurtrier !


Dans la série de Matz, la Sainte Loco ne tourne plus en rond sans but, elle recherche des survivants. La Sainte Loco n'est plus un train mais la possibilité d'un autre futur.


«Dans les années 1980, le mauvais rêve appartenait au futur, à l'heure actuelle j'ai l'impression d'être en plein dedans. Il y a des gens qui ont une vie proche de celle du Transperceneige : sans avenir, coincé dans un compartiment. Certains vivent dans un placard.»Jean-Marc Rochette pour le Figaro


Pour en lire plus :

https://www.lefigaro.fr/bd/transperceneige-extinctions-ou-le-cauchemar-d-une-humanite-confinee-pour-l-eternite-20200606

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